Pourquoi partir si loin ? Ce n’est pas un peu égoïste d’imposer de longs trajets à des enfants qui n’ont rien demandé ? Ce n’est pas déstabilisant pour eux de si grands changements dans leurs habitudes ? Est-ce que ça vaut la peine d’organiser un voyage pareil avec des enfants qui ne s’en souviendront pas ? Ce n'est pas décevant de passer à côté d'activités super mais non adaptées aux enfants ? Pourquoi choisir des destinations exotiques potentiellement risquées alors que des destinations plus proches apportent autant de plaisir en famille ? Et puis en fait, ce n’est pas trop fatigant comme vacances ? Sur place mais aussi pour tous les préparatifs… 🤔 Vous vous posez peut-être ces questions ou vous les avez peut-être déjà entendues… Voici quelques éléments de réponse. Mon objectif n’est pas de vous convaincre d’embarquer votre famille pour un voyage sur un autre continent parce que je pense qu’il faut vraiment le sentir et être serein* pour tenter l’expérience. * Faut pas croire non plus qu’on est sereins en toutes circonstances. Quand nous avons embarqué à 4 pour notre premier vol en direction de la Thaïlande, je me suis quand même dit « mais dans quoi nous sommes-nous lancés ?! ». Sur place par contre, je n'ai plus eu aucun doute. C'était clair. On avait eu raison de le faire ! Cela dit, je suis bien consciente que tous les enfants n’ont pas la même sensibilité par rapport aux changements, je ne prétends donc pas que ce soit faisable avec tous les kids. Vous êtes les personnes les mieux placées pour savoir ce qui peut convenir ou non à votre enfant. Dans cet article, j’ai juste envie de vous partager nos motivations, en particulier pour ceux qui sont curieux d’en savoir plus et pour les (futurs) parents dont l’élan est peut-être freiné par quelques doutes. 1. Le fait d’imposer des choses aux enfants et de risquer de les perturber En réfléchissant à la question, la première chose qui m’est venue à l’esprit est qu’en tant que parent, nous imposons chaque jour un paquet de trucs à nos enfants, depuis leur vie in utero d’ailleurs… Mais bon, c'est un autre débat. En ce qui nous concerne, avant d’avoir des enfants, nous aimions bien choisir de temps en temps des destinations lointaines, en mode « sacs à dos », pour le dépaysement, l’émerveillement, les découvertes culturelles. Quand nous avons décidé de tenter l’aventure avec Chloé (ce n’était pas mon idée, comme je vous le racontais dans cet article), nous avons voulu voyager de la même façon, c’est-à-dire en organisant nous-mêmes le voyage et en changeant d’endroits à plusieurs reprises afin de pouvoir explorer différents sites et régions du pays visité. Cependant, nos critères ont changé, pour le choix des hébergements notamment (la climatisation est devenue incontournable, par exemple et sauf exception, il était important de rester plusieurs nuits dans chaque hôtel). Nous avons donc « imposé » nos envies de dépaysement aux enfants mais pas dans n’importe quelle condition évidemment. Les excursions et activités sont aussi choisies en fonction des enfants. Cela n'a jamais créé de déceptions chez nous de ne pas pouvoir faire certaines visites parce que nous avions cela en tête dès le début. Un voyage avec des enfants (en bas âge a fortiori) ne se compare pas à un voyage entre adultes. Certes, nous avons loupé quelques "incontournables" mais nous avons gagné de super moments en famille dans un cadre totalement nouveau et ça, c'est magique ! Par rapport aux changements, il faut savoir que les enfants s’adaptent souvent plus facilement qu’on ne l’imagine (et plus facilement que nous, d’ailleurs). Par exemple, le décalage horaire n’a pas été une grosse difficulté lors de nos deux voyages. Au Vietnam quand notre fille avait 13 mois, les deux premières nuits sur place, elle pétait la forme de minuit à 2h environ. On lui permettait de jouer, de se défouler et puis la nuit reprenait son cours. Ce n’est pas évident au moment-même quand vous rêvez de dormir mais bon, ce n’est pas dramatique non plus. Vous savez que de belles découvertes vous attendent par la suite, ça vaut bien quelques nuits agitées. En arrivant en Thaïlande avec notre fille de 4 ans et notre fils de 20 mois, nous étions tous de vrais zombies (d’ailleurs je vous mentirais si je vous disais que les trajets en avion avec deux enfants en bas âge sont reposants 🙄 Cela dit, je vous donne quand même quelques astuces pour faciliter ceux-ci dans cet article). Dès la chambre d’hôtel disponible, nous sommes allés faire une sieste… et avons mis un réveil pour essayer de prendre le rythme local le plus rapidement possible. Le réveil fut compliqué, c’est vrai, mais nécessaire. Et dès la première nuit, mis à part quelques réveils ponctuels vite réglés, ça s’est super bien passé. Pour nous, parents, ce fut un peu plus difficile de prendre le rythme par contre mais ça, c’est une autre affaire 😉 Pour les siestes, nous restions de temps en temps à l’hôtel expressément pour cela. Les autres jours, nous avions toujours une poussette et/ou un porte-bébé, ce qui a permis de nombreux moments de repos. Robin n’allait plus du tout en porte-bébé quand nous sommes partis en Thaïlande mais il a très vite repris le pli (et même si ça fait un peu mal au dos, quel plaisir d'avoir son enfant contre soi…). En ce qui concerne le climat, nous sommes partis les deux fois au soleil pendant l’hiver belge. Et franchement, aucun membre de la famille n’a souffert de cette bonne dose de chaleur ! Enfin si, un peu le papa... 😛 Pour la nourriture, je prenais à chaque fois des biscuits de chez nous et des petits pots de réserve (en plastique pour l'avion). Comme ça, si rien ne convenait aux enfants là où on se trouvait ou si un enfant était affamé avant d'arriver au resto (ou avant que le repas ne soit servi), je pouvais leur donner quelque chose. Ils n'ont eu aucun problème à ce niveau-là. Un futur article sera spécifiquement dédié aux trucs et astuces en voyage. Au sujet de toutes les nouveautés auxquelles les enfants sont confrontés en voyage, il ne faut pas oublier que les enfants sont naturellement curieux, ça leur plait de découvrir de nouvelles choses, de rencontrer de nouvelles personnes, de faire des choses qu’on ne fait pas habituellement. J'y reviendrai plus loin. Enfin, l’élément le plus rassurant pour vos enfants est bien présent : VOUS (sans oublier les doudous, bien sûr). N’est-ce pas là le plus important ? En plus, vous êtes à 100% disponibles pour eux... le bonheur ! 2. Quid de la fatigue engendrée par ces grands voyages ? Les préparatifs Oui, si vous vous lancez dans un projet comme celui-là, vous allez y consacrer beaucoup d’énergie et de temps. Mais ce n’est pas du non-stop, cela se prépare en plusieurs mois. Puis c’est motivant de se projeter et de s’imaginer là-bas, c'est un peu comme si on y était déjà... Et sur place ? Vu le rythme de nos enfants (dont je vous ai d’ailleurs beaucoup parlé dernièrement, j’espère que vous n’en avez pas marre 🙃), nous sommes de toute façon fatigués à la maison. Et personnellement, je préfère avoir des cernes face à des paysages à couper le souffle, dans un hôtel agréable, loin de la routine, en vivant des expériences inédites en famille… plutôt que chez moi 😉 D'ailleurs, au Cambodge, nous avons carrément mis un réveil à 4h du mat pour aller admirer le lever du soleil sur les temples d'Angkor... C'était waouw ! Finalement, tous ces moments de totale déconnexion sont ressourçants et requinquants, même si la fatigue due au décalage horaire, aux trajets, aux changements est bien présente. 3. Les risques liés à certaines destinations Bien sûr, il y a des précautions à prendre. Le choix de la destination et de l’itinéraire sont bien sûr faits en fonction des réalités géopolitiques dont nous avons connaissance. Nous ne partons pas sur un coup de tête après avoir vu une pub sympa 😜 Avant un grand voyage, je vois mon pédiatre et nous discutons des éventuels vaccins à envisager ainsi que de la trousse médicale nécessaire. J’essaie d’identifier les hôpitaux sérieux sur place et note bien leurs coordonnées. Je prends également rendez-vous en médecine tropicale : j’explique notre itinéraire, le type d’hébergements que nous fréquenterons, les activités prévues (rien de bien fou, nous ne faisons pas de treks avec les enfants, par exemple) et le médecin me donne des conseils et recommande certains médicaments « au cas où ». Vous savez quoi ? Nous n’avons jamais dû ouvrir la fameuse trousse (bien pleine) « au cas où ». Nous avons peut-être eu de la chance ; les enfants n’ont eu aucun bobo ou maladie en voyage. Leur peau sensible semblait même plutôt apprécier le dépaysement (et le climat, probablement). 4. Un projet coûteux avec des enfants qui ne s’en souviendront pas Certes, c’est coûteux. Si nous avons choisi l’Asie à plusieurs reprises, ce n’est d’ailleurs pas sans lien avec le budget (le coût de la vie sur place n’étant pas élevé). Cette différence permet d’ailleurs de s’offrir des hôtels qu’on serait incapables de se payer en Europe. Il faut savoir aussi que les enfants de moins de 2 ans ne payent pas les billets d’avion (enfin, juste une infime partie), ça fait une grosse différence. Mais finalement, les enfants ne s’en souviendront pas alors est-ce que ça en vaut la peine ? Oui ! S'il fallait attendre que les enfants se souviennent de ce qu'on leur propose, on ne ferait pas grand-chose avec eux avant un p'tit paquet d'années ! Pas de sortie en pleine nature, pas de spectacle, pas d'activité... et si on pousse le bouchon un peu plus loin, pas d'histoires, pas de câlins, pas de mots doux au creux de l'oreille non plus. Même nous, en tant qu'adultes, nous sommes incapables de nous souvenir de tout et nous ne sommes pas guidés, dans nos choix, par la question "vais-je en garder des souvenirs ou pas ?". Le cerveau sélectionne des moments, des odeurs, des ambiances, des sensations... de façon arbitraire, un peu malgré nous. Donc oui, bien sûr, c'est tout à fait pertinent de faire ce genre de voyage avec des enfants. Vous verrez qu'ils prennent beaucoup de plaisir sur place ! Être à des milliers de kilomètres de la maison ne signifie pas grand-chose pour eux, ils s'éclatent comme d'habitude à la piscine et à la plage, ils s'amusent avec les enfants et les adultes sans se poser de questions, ils sont ravis de partir en balade, de voir un spectacle ou des animaux, de découvrir des traditions inconnues ou de nouvelles saveurs, d'aller super souvent au restaurant... C'est la fête quoi ! Je disais plus haut qu'un voyage en famille n'est pas comparable à un voyage entre adultes. C'est vrai, les enfants nous permettent de découvrir le monde avec leurs yeux. Vous l'avez sûrement remarqué à d'autres occasions, les enfants ont une capacité d'émerveillement contagieuse qui nous invite à admirer la beauté des choses, aussi petites soient-elles, et qui nous rappelle, à nous adultes parfois un peu blasés ou préoccupés, qu'il faut être dans l'instant présent et cultiver notre âme d'enfant ! Un voyage sans ces petites piqûres de rappel n'aurait probablement pas la même saveur. En plus, grâce à la spontanéité des enfants, on a beaucoup plus d'échanges avec les locaux, il n'y a plus de barrière et ça aussi, c'est formidable ! D'autant plus en Asie où ils sont naturellement super accueillants avec les enfants. Les enfants sont allés dans de nombreux bras inconnus, toujours le sourire aux lèvres ! Ensuite, je suis persuadée qu’ils en gardent des traces, même si c’est inconscient. Ouverture d'esprit, prise de conscience de la diversité du monde (et des injustices aussi), débrouillardise et créativité face aux imprévus... sont autant de trésors qu'ils mettent dans leur baluchon.
Et les albums photos sont là pour faire revivre tous ces souvenirs ancrés en eux... Vous l'aurez compris, j'ai adoré voyager avec mes enfants et je suis convaincue que ça a renforcé nos liens ❤️ et apporté beaucoup à chacun d'entre nous. Je ne sais pas si la lecture de cet article vous a donné l'envie de voyager avec votre smala mais de mon côté, tous ces souvenirs ravivés me donnent clairement envie de repartir ! Cette année, nous avons envie d'un autre style d'aventure… nous allons tester le camping sous tente en France (affaire à suivre) ! Nous avons déjà fait un petit essai dans le jardin dont je vous parle ici. Merci de m'avoir lue jusqu'au bout 😊
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L’élément déclencheur Une touriste française m'interpelle, au restaurant d’un hôtel au Vietnam : « C’est gonflé de voyager comme ça avec un bébé ! » Moi, très spontanément : « C’est mon mari qui est gonflé ! » Notes de mon carnet de voyage, janvier 2016. Cet échange résume bien les choses. Nos grandes aventures commencent souvent par une proposition de mon homme à laquelle je réponds « pas question, t’es fou ! ». Et dans les jours qui suivent, après avoir réfléchi à ce qui me retenait et parcouru avec intérêt plusieurs blogs*, je reviens vers lui avec enthousiasme « c’est ok !». 😀 *C’est aussi pour ça que j’ai voulu créer ce blog, pour « rendre » ce que j’ai reçu en quelque sorte et pour que nos expériences familiales puissent profiter à d’autres. Cela s’est passé comme ça à au moins 3 reprises :
Un des ingrédients nécessaires pour ce type d’aventures est, à mon sens, ce petit grain de folie, cette soif de découvertes, cette curiosité, ce goût du challenge en famille.
Alors oui, tout ne se passera pas comme prévu… Il y aura quelques moments de stress…
… et des moments de fatigue…
Mais l’expérience en vaut largement la peine ! Prochainement, je vous partagerai ce qui nous motive à faire de telles expéditions avec nos p’tits loups. Un travail d’équipe Je citerais comme autre incontournable, lorsque c’est possible, le fait de former un vrai duo avec votre conjoint(e). Si vous portez ce projet seul(e) de A à Z, cela risque d’être pesant (quoi que, je suis sûre que des parents l’ont déjà fait… Je dis waouw !). A contrario, si chacun s’investit en fonction de ses intérêts et de ses talents, cela devrait fonctionner comme sur des roulettes ! Par exemple, dans notre cas, pour ce qui est des préparatifs, mon mari s’occupe généralement de chercher les billets d’avion les plus intéressants, de me soumettre une sélection d’hôtels (et de mon côté je vérifie que nos critères principaux sont remplis et je parcours les avis des clients), d’introduire les demandes de visas si nécessaire, etc. Ces démarches lui donnent déjà l’impression d’y être et ça le booste à fond ! Quant à moi, je pilote la préparation des bagages, les démarches médicales, je trouve de bons plans sur des blogs (visites, matos…), etc. De la gestion de projet en couple, en fait ! Sur place, Monsieur fait de jolies photos, gère les itinéraires des sorties grâce à l’application maps.me et à son excellent sens de l’orientation, il cherche les restos… J’avoue, je me laisse guider, c’est ça aussi les vacances 😊 Je veille de mon côté à avoir toujours le nécessaire dans le sac à dos pour chaque excursion, je complète un petit carnet de voyage pour garder en mémoire les petits et grands moments, etc. Et après le voyage, je fais l’album photos pendant que Monsieur réfléchit à notre prochaine expédition 😃 Conclusion Si vous avez un petit grain de folie qui vous donne envie de tenter un grand voyage en famille et si vous pouvez former une équipe avec votre conjoint(e) dès les préparatifs et jusqu’à la finalisation du projet (ou si vous vous sentez prêt(e) à assurer seul(e) ), foncez ! Ayez confiance en vous et en vos enfants, ceux-ci ont une faculté d’adaptation non négligeable. Je suis partie les deux fois avec la conviction que ça allait bien se passer et que les éventuels obstacles ne seraient pas insurmontables, juste un petit mauvais moment à passer. Comme un vol de 7h avec une nuit blanche au compteur, des enfants difficiles à canaliser et des passagers qui vous regardent en levant les yeux au ciel… pas très drôle sur le moment mais ce n’est clairement pas ce que l’on retient. Certaines personnes vous prendront pour des fous, voire pour des irresponsables. Détachez-vous des commentaires de votre entourage ; ces personnes ont probablement diverses raisons d’être anxieuses, de ne pas vouloir franchir le cap. Chacun son rythme et chacun son trip finalement 😉 Quant à vous, cultivez votre folie et votre enthousiasme 😀! |