Par ces temps quelque peu maussades (je sais, je suis gentille en disant « quelque peu »), j’ai envie de vous inonder de lumière, d’espoir, d’enthousiasme. Je vais donc vous parler d’un bel album. D’un très bel album. Je dirais même plus d’un Super album. Vous avez déjà remarqué que j’aime bien enchaîner trois idées quand j’écris ? 😜 Je l'ai découvert grâce à la librairie nivelloise Au P’tit Prince, que je vous recommande chaleureusement. De stock ou sur commande, les pépites littéraires sont nombreuses dans cette agréable boutique ! Comme d’habitude, l’album que je vous présente aujourd’hui s’adresse aux enfants. Mais il fait autant de bien aux adultes qui le lisent. 😊 A ce sujet, soyons honnêtes… Quand je surfe d’un blog à l’autre ou d’un avis client à l’autre à la recherche d’un beau livre pour enfants, quand je lis les conseils des membres du groupe Facebook « Ma Bibliothèque Bienveillante (pour Petits et Grands) », quand je touche et feuillette les livres à la librairie à la recherche de la perle rare… certes, je suis en quête de livres qui vont plaire à mes enfants, qui vont les faire rire et voyager, les éveiller, répondre à certaines de leurs préoccupations du moment… Mais cette quête est aussi (et peut-être même surtout) guidée par mes goûts personnels, par mon sens (tout subjectif) du beau, du doux, par la recherche de mots porteurs de sens. Je réalise que si je me passionne plus pour les albums jeunesse que pour la littérature destinée aux adultes, c’est notamment parce que les messages y sont véhiculés avec toute l’innocence, la légèreté, la poésie et la douceur qui caractérisent l’enfance et qui (me) font du bien. C’est important de s’entourer d’histoires et d’images positives, encourageantes, inspirantes, vous ne trouvez pas ? C’est une façon de prendre soin de soi finalement, de remplir son réservoir de pensées positives. Ce fut d’ailleurs le thème de mon article du début d’année, prendre soin de soi… Si vous l’avez manqué ou si vous êtes preneurs d’une petite piqûre de rappel 😉, vous pouvez le retrouver ici. Revenons-en à notre album « coup de cœur » du jour… Il s’intitule « Superlumineuse » et a été écrit et illustré par Ian De Haes (un Belge), aux éditions Alice Jeunesse (maison d’édition indépendante belge). L’album est donc tout à fait local. 😊 Mais alors, ça raconte quoi ? Nour est une petite fille entourée d’une lumière qui la rend spéciale. Elle se sent brillante, étincelante. Elle aime cette lumière qui l’accompagne partout. A l’approche de sa première rentrée scolaire, Nour est toute excitée à l’idée de rencontrer d’autres enfants et de leur montrer sa belle lumière. Elle est sûre qu’elle va leur plaire. Seulement voilà… La particularité de Nour étonne, questionne, provoque des jalousies et des moqueries. A la fin de la journée, Nour n’est plus si sûre d’aimer sa lumière, elle ne la voit plus comme une force, elle préfèrerait être invisible. Elle a perdu sa confiance en elle et sa joie naturelle. Elle fait alors tout pour cacher sa lumière dans le but de pouvoir enfin passer inaperçue. Son don s’éteint petit à petit… Vous vous en doutez, un événement (lié à sa petite sœur) va tout à coup faire prendre conscience à Nour des atouts de sa lumière et de la dimension communicative de celle-ci. Je ne vous raconte pas tout pour que vous ayez encore des petites choses à découvrir. 😉 Toujours est-il que Nour va reprendre confiance en elle et de nouveau illuminer tout sur son passage, pour le plus grand plaisir des personnes qui l’entourent. Le thème, abordé dans cet album avec délicatesse, est universel : la confiance en soi qui peut être ébranlée par le regard des autres, par l’incompréhension, par le manque d’ouverture face à ce qui est différent. Sujet particulièrement important dans le contexte scolaire où les enfants sont souvent confrontés pour la première fois aux moqueries, à des points de vue différents de leur famille, à la difficulté de trouver leur place dans le groupe et finalement, à l’émergence de doutes quant à leurs qualités et à leur personnalité.
J’aime beaucoup les illustrations aux couleurs chaudes et magnifiques, j’aime le style, j’aime l’intention derrière le trait de crayon. Les photos présentées ici parlent d’elles-mêmes, vous ne trouvez pas ? En résumé… Je suis super convaincue par ce splendide album 😍 Ma fille de 5 ans aussi ! Elle aime la lumière de Nour et son prénom "qui ressemble à amour". Superlumineuse Ian De Haes, aux Editions Alice Jeunesse. Dès 4-5 ans. Disponible à la librairie Au P’tit Prince (rue de Soignies 12 à Nivelles, 067/22.09.52).
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"Zemos", un jeu bienveillant pour échanger sur ce qu'on vit et sur ce qu'on ressent dès 4 ans !3/10/2020 Le week-end dernier, j’ai découvert le jeu de société Zemos (Zébulon Editions), un jeu de parcours coopératif accessible à partir de 4 ans, pour des parties réunissant 2 à 6 joueurs maximum. Je l’ai d'abord testé avec ma fille de 5 ans et son cousin de presque 7 ans puis de nouveau avec Chloé et son papa. Concept et matériel Le but du jeu est de colorier ensemble un mandala, au fur et à mesure des "tuiles" sur lesquelles on tombe et des questions auxquelles nous sommes invités à répondre. Je trouve le concept sympa ! 12 mandalas à colorier sont fournis dans la boîte et il est possible d’en réimprimer (en téléchargeant le fichier PDF ci-dessous), les parties peuvent donc être infinies !
Ma fille adore justement qu’on s’installe pour discuter (par exemple avec le jeu de cartes Perlipapotte dont je vous ai déjà parlé ici), elle aime partager ce qu’elle ressent et elle adore dessiner. Zemos propose donc une association gagnante pour Chloé 😊 Il manque peut-être juste un peu de couleurs sur les cartes ou sur les tuiles pour que ma passionnée de couleurs soit comblée. Mais c'est un détail ! Les questions sont nombreuses (46 au total) et variées, tantôt dans un registre assez terre à terre (les fruits que tu préfères, ce qui sent mauvais, ce que tu aimerais recevoir comme cadeaux...), tantôt dans un registre plus introspectif (les personnes en qui tu as confiance ou qui peuvent t’aider, ce que tu trouves difficile à dire, ce que tu n’aimes pas chez toi ou tes défauts, tes plus beaux souvenirs, rêves qui te font peur, ce que tu n’oses pas faire…). J’ai bien aimé les 3 règles exprimées en préambule : chacun a le droit de parler ou de se taire (si quelqu’un n’a pas envie de répondre à une question, par exemple, il suffit de piocher une nouvelle carte), ce qui est échangé pendant la partie reste entre les joueurs et enfin, chaque joueur est invité à faire son possible pour accueillir respectueusement les réponses des autres. Des tuiles « Miroir d’émotions » ponctuent le parcours et invitent les joueurs à reconnaître, à imiter et à échanger sur la joie, le dégoût, la colère, la tristesse, la peur et la surprise. C’est tellement important d’apprendre, dès le plus jeune âge, à identifier les émotions, à repérer dans quel contexte elles apparaissent et à pouvoir en parler, pour petit à petit apprendre à les décoder chez soi mais aussi chez l'autre... Seul bémol avec ces tuiles : nous sommes tombés plusieurs fois sur la même émotion au cours de la partie et les enfants ont trouvé cela répétitif (même si ce n’est pas la même personne qui était censée imiter ou s’exprimer à chaque fois). Le concepteur suggère de proposer au joueur d'expliquer pourquoi l'enfant représenté sur la tuile ressent cette émotion. On peut alors inventer une petite histoire et ça, c'est sympa (moins de risque de redondance). Je pourrais aussi tenter d'autres petites variantes, comme chercher des synonymes de l'émotion de base concernée, réfléchir à ce qu'on peut faire quand on ressent cette émotion, etc. Concrètement, ça donne quoi ? Vous verrez, les questions amènent à discuter de sujets qu'on n'évoque pas spontanément à la maison et les réponses des enfants peuvent être étonnantes, rigolotes, touchantes. Pour le moment, ma fille revient assez régulièrement avec la mort. Par exemple, elle dit en serrant sa grand-mère dans ses bras qu’elle l’aimera "même quand elle sera morte" ! Sympa à entendre pour la grand-mère 😜 Pendant le jeu, cette préoccupation a pu ressortir. Quand Chloé a pioché la carte-question « ce qui fait mal », elle a répondu « les blessures et que les parents meurent ». A la question « ce qui te fait plaisir », elle a répondu « que mes parents ne soient jamais morts »… On voit que ce sujet est sensible. Dans un registre beaucoup plus léger : « ce que tu n’aimes pas chez les autres », Chloé a répondu "que les garçons disent que le rose n’est pas beau" (haha, ça c'est vraiment pas cool de leur part en effet 😅). Ou j’ai appris, grâce à la carte « ce qui se fait en cachette », que des enfants de sa classe (dont je tairai les noms 😄) "se faisaient des bisous sur la bouche en cachette dans la cour" ! En maternelle... les enfants ne chôment pas, dites donc ! Et tout mimi : « les personnes à qui tu peux dire un secret », elle a répondu sans hésitation les prénoms de ses deux super copines de classe. Pendant la partie, j’ai pêché la carte « ce que tu voudrais refaire » et Chloé a voulu répondre à ma place (elle a pris l’habitude avec notre nouveau jeu « tu me connais ? » dont je vous parlais dans cet article) : « mes enfants ». 💗💗 Comme je vous le disais, nous avons testé le jeu avec un cousin de Chloé. Il a pêché la carte « ce que tu aimes chez toi ou tes qualités ». Après lui avoir expliqué ce qu’était une qualité, j’ai vu ses yeux s’illuminer... « Calculer et courir », a-t-il répondu avec un grand sourire.😊 A la question « ce dont tu as besoin pour vivre », Chloé a directement dit « mes parents » alors que son cousin a pensé à "l’air". C'est marrant de voir les réponses qui viennent spontanément chez chacun. Durée d'une partie Contrairement à un jeu de cartes comme "Perlipapotte" ou "Tu me connais?" où on peut tirer le nombre de cartes que l’on souhaite en fonction du temps dont on dispose et dans lesquels les échanges sont assez rythmés, Zemos nécessite vraiment que l’on s'installe et qu’on prenne le temps, l’idée étant de faire le parcours complet et de colorier le mandala au fur et à mesure des échanges. C’est d’ailleurs une volonté du concepteur, Alexandre Dua : que les joueurs se posent le temps d'une partie, pour discuter en famille, s’écouter, apprendre à mieux se connaître "dans le calme et la sérénité". Quand nous avons joué la première fois, la partie nous a semblé un peu longue. J'avais laissé les enfants choisir le mandala et ils ont pris le modèle avec le plus de cases à colorier (petite erreur de débutante 😉). Je vous conseillerais donc de bien choisir le mandala au départ parce que le nombre de cases à colorier déterminera la durée de la partie. Le concepteur a prévu le coup en proposant différents modèles de mandalas 👍 Pour notre deuxième partie (en soirée, juste avant le dodo), je ne suis plus tombée dans le piège et la durée fut parfaite ! En bref
Le jeu Zemos offre aux enfants (et plus largement à tous les joueurs, bien sûr) l’opportunité de s’exprimer sur ce qu’ils vivent et sur ce qu’ils ressentent, de confier des choses, et d’apprendre à mieux se connaître entre joueurs, le tout de façon ludique, sans que les adultes ne paraissent « relous », insistants ou intrusifs avec des questions sorties de nulle part 😉 A faire en famille mais aussi avec les tontons, tatas, parrains, marraines, grands-parents, etc. Vous l’aurez compris, un nouveau coup de cœur à la maison ! Merci à Sophie de m’en avoir parlé 🤗 C’est du belge en plus (le créateur est Hamoisien), une raison supplémentaire d’offrir ou de s’offrir ce jeu bienveillant, qui sort de l'ordinaire ! Pour vous le procurer, rendez-vous chez l’un des nombreux revendeurs (liste ici) ou sur la boutique en ligne : https://zebulon.crea-tv.be/produit/zemos/ Bon amusement ! |
Vous trouverez ici mes coups de cœur : livres, jeux, matériel... J'espère que vous y trouverez de l'inspiration ! Archives
Octobre 2021
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